Le 7 mai dernier, un combat aérien a opposé, des avions indiens et pakistanais au-dessus du Cachemire. Lors de cet affrontement, un Rafale français a été abattu par un chasseur J-10C chinois, transformant cette victoire pakistanaise en un séisme stratégique. Pour la première fois, en presque un siècle, un appareil occidental de premier rang a été neutralisé en combat réel par un concurrent asiatique. Un symbole qui marque l’avènement d’un monde multipolaire dans l’industrie de la défense et qui interroge sur la supériorité technologique longtemps tenue pour acquise par les armées occidentales. Cette neutralisation d’un Rafale français, réputé invulnérable, par un chasseur J-10C chinois consacre un basculement géopolitique inédit. Elle marque également la fin du mythe de la suprématie militaire aérienne de l’Occident.
Le conflit entre l’Inde et le Pakistan est né de la partition de l’Inde britannique en 1947. Cette division du territoire s’est essentiellement faite sur des motifs religieux. Louis Mountbatten, dernier vice-roi de l’Inde britannique et cousin du roi George VI, réussit à convaincre les dirigeants d’accepter la création de l’Inde à majorité hindoue et du Pakistan à majorité musulmane, bien plus tard, en 1971, une partie du Pakistan deviendra le Bangladesh. Durant l’administration britannique des Indes, le Cachemire est un royaume indépendant dirigé par un maharadja. Lorsqu’en 1947, l’indépendance indienne est proclamée, se pose la question de la partition du sous-continent sur des critères religieux : un Pakistan musulman et une Union indienne à majorité hindoue. Le maharaja Hari Singh, en place au Cachemire à cette époque, est un hindou à la tête d’un royaume majoritairement musulman. Cependant, il n’entend rallier ni l’Inde, ni le Pakistan et nourrit l’ambition d’un royaume indépendant. En effet, la situation géographique permet de penser cette indépendance possible puisque le Cachemire jouxte l’Inde et le Pakistan et est également l’un des plus grands États princiers. Ainsi, Hari Singh choisit une « option d’immobilisation » en attendant un réel statut pour son royaume. Cependant, des massacres de réfugiés liés à la partition ont lieu au Cachemire, faisant craindre des actions contre la population musulmane. Le Pakistan compte intégrer cette contrée à majorité musulmane, sur le principe des « deux nations ». À la suite de cette intrusion armée sur son territoire, le maharaja fait appel à l’aide de l’armée indienne et à Lord Mountbatten, gouverneur général des Indes, pour repousser ces groupes armés. Mais l’aide indienne ne lui est accordée que s’il signe l’accession du Cachemire à l’Union indienne, ce qu’il fait le 26 octobre 1947. Il s’ensuit l’intervention des troupes régulières du Pakistan, provoquant ainsi la première guerre indo-pakistanaise. Cette guerre prendra fin en 1949 et l’ONU fait accepter une ligne de cessez-le-feu aux deux États qui coupe le Cachemire en deux : la ligne de contrôle.
C’est plus tard que la Chine va devenir un acteur du conflit. Tout commence en 1959, quand la Chine pénètre au Ladakh et construit une route reliant deux de ses provinces sensibles : le Tibet et le Xinjiang. C’est ensuite en 1962 qu’éclate la guerre sino-indienne, ayant pour cause la volonté chinoise de modifier ses frontières avec l’Inde dans la région du Cachemire. La guerre fut brève et ne dura qu’un mois, mais elle a entraîné des revendications de territoires qui sont encore d’actualité entre la Chine et l’Inde. En 1963, le Pakistan cède à la Chine le territoire de la vallée de Shaksgam contre son soutien dans le conflit avec l’Inde. La vallée est donc également revendiquée par l’Inde. Depuis la flambée de tensions indo-pakistanaises en 2019, symbolisée par l’échange de tirs aériens au-dessus du Cachemire, New Delhi comme Islamabad ont modernisé leurs flottes. D’un côté, l’Inde a acquis 36 chasseurs Rafale français ; de l’autre, le Pakistan a renforcé ses capacités avec une escadrille de J-10C chinois.
Au-delà des questions de posture traditionnelles dans l’opposition indo-pakistanaise, l’arrivée des chasseurs J-10C chinois a nettement bouleversé l’équilibre des forces dans cette région du monde déjà marquée par d’importantes tensions entre deux puissances nucléaires. Le Rafale, fleuron de Dassault Aviation, incarne l’excellence aéronautique européenne. Doté d’une avionique de pointe et d’une polyvalence reconnue, il figurait parmi les chasseurs les plus redoutés au monde. Son apparente vulnérabilité face au J-10C, un appareil de génération 4.5 développé par la Chengdu Aircaft Corporation, balaie des certitudes ancrées dans les états-majors occidentaux. Lors de cet affrontement, les Pakistanais ont abattu trois avions indiens, dont un Rafale. Mais les analyses concordent sur un point : le missile PL-15, d’une portée supérieure à 200 km, et le radar AESA du J-10C ont joué un rôle décisif. Cette première validation opérationnelle de ces systèmes face à un adversaire de haut niveau érode le mythe de l’invulnérabilité des avions occidentaux. Longtemps perçue comme une puissance “copiste”, la Chine démontre désormais sa capacité à développer des technologies rivalisant, voire dépassant, celles de l’Occident.
Pour Pékin, l’évènement est une aubaine. La Chine, déjà premier exportateur d’armes vers le Pakistan avec 82% des importations militaires pakistanaises en 2024 selon le Sipri (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm), bénéficie avec le Pakistan d’une vitrine inespérée pour son complexe militaro-industriel. Le J-10C, moins coûteux et sans contraintes politiques, séduit des pays africains et moyen-orientaux. La bourse de Shanghai a d’ailleurs enregistré une hausse de 8% des actions de Chengdu Aircraft la semaine suivant cette attaque. L’évènement a provoqué une onde de choc, à Paris, Bruxelles et Washington. En effet, la supériorité aérienne occidentale, pilier des doctrines de l’Otan, se voit désormais contestée. Les alliées des États-Unis en Asie-Pacifique pourraient réévaluer leurs achats d’avions de combat. Les performances chinoises obligent l’Occident à accélérer ses programmes de guerre électronique. Le projet européen FCAS (Futur Combat Air system) pourrait être redimensionné. L’Inde, humiliée, envisage d’acquérir des Awacs et des F-35 américains pour contrebalancer la menace. Une aubaine pour Washington dans sa stratégie d’endiguement de Pékin.
D’ailleurs, l’introduction du J-10 sur les marchés extérieurs souligne une critique implicite des doctrines aériennes occidentales. Là où les États-Unis privilégient des cycles de modernisation longs et coûteux, avec une dépendance à une chaîne logistique complexe, la Chine propose une solution opérationnelle immédiate, capable d’être déployée rapidement. En remplaçant le modèle de modernisation incrémentale par une logique de saut capacitaire, Pékin attire les pays souhaitant rattraper leur retard militaire sans dépendre d’un partenariat à dix ans. Cette méthode s’appuie sur la livraison de systèmes complets, l’entraînement accéléré et une autonomie renforcée. Dans ce contexte, le J-10, n’est pas seulement un avion. C’est un cheval de Troie stratégique, capable d’introduire la Chine dans les doctrines, les équipements, et les systèmes d’alliance d’États tiers. L’objectif de la Chine ne se limite pas au marché militaire. En promouvant le J-10, elle propose une modèle militaire alternatif, moins soumis aux conditionnalités occidentales. Chaque exportation devient un outil diplomatique. Pékin crée ainsi des dépendances stratégiques sur le long terme, tout en construisant des réseaux d’interopérabilité sino-centrés, capables de concurrencer l’écosystème OTAN. Cette approche repose aussi sur la formation des pilotes, la standardisation des procédures de maintenance, et la création de centres logistiques régionaux. Il ne s’agit pas d’imiter le F-16, mais de proposer un autre standard, avec ses propres règles. Ce modèle attire certains pays d’Afrique, d’Asie centrale et du Moyen-Orient, notamment ceux confrontés à des sanctions américaines ou exclus des systèmes de coopération OTAN. Le J-10 devient donc un levier d’alignement politique, autant qu’un outil militaire. Ainsi, le J-10C chinois n’est pas supérieur au F-16V sur tous les plans. Il n’en a pas besoin. Il suffit qu’il soit suffisamment performant, moins contraignant politiquement, moins dépendant logistiquement, et plus accessible financièrement pour séduire. Face à un monde de plus en plus fragmenté, le J-10C s’inscrit dans une offre complète, pensée pour les États qui veulent structurer une capacité aérienne sans intégrer un bloc occidental. Il marque une rupture dans la manière dont les avions de chasse sont pensés, vendus et déployés. Le duel entre J-10 et F-16 ne se résume donc pas à une simple comparaison technique. Il s’agit d’une opposition entre deux visions du pouvoir aérien : l’une intégrée dans un ordre multilatéral verrouillé, l’autre dans une approche bilatérale souple, rapide et centrée sur l’indépendance.
Les récentes tensions entre l’Inde et le Pakistan ont permis à la Chine d’effectuer une démonstration significative de ses capacités militaires, suscitant de vives préoccupations parmi les puissances occidentales. Cette séquence marque un tournant stratégique pour Pékin, qui voit dans ce conflit une opportunité concrète de tester l’efficacité de ses systèmes d’armes de nouvelle génération. Le J-10C, appareil multifonctions moderne, est également régulièrement déployé dans les zones sensibles comme la mer de Chine méridionale et l’espace aérien autour de Taïwan, souvent pour intercepter des avions américains. Le fait qu’il ait pu tenir tête à des appareils occidentaux, comme les Rafale français utilisés par l’Inde, conforte la Chine dans sa volonté de faire reconnaître sa suprématie technologique. Au-delà du militaire, l’incident entre l’Inde et le Pakistan consacre un basculement géopolitique. La Russie perd du terrain en Inde au profit de la France et des États-Unis. La Chine, elle, s’impose comme une puissance capable de fournir des armements compétitifs et désormais éprouvés au combat. Pour Pékin, le message est clair : la hiérarchie des puissances aéronautiques n’est plus figée. Le monde bouillonne et change rapidement…