Changement climatique – Amplificateur des tensions et des conflits

Changement climatique - Amplificateur des tensions et des conflits

Au Moyen-Orient, le taux de réchauffement climatique est actuellement deux fois supérieur à la moyenne mondiale. Les effets dévastateurs de l’élévation des températures et des phénomènes climatiques extrêmes accroissent les tensions et les conflits de l’ensemble de la région et accentuent les fragilités dont souffrent déjà de nombreuses populations. Les territoires et les sociétés du Moyen-Orient subissent depuis plusieurs décennies les effets du changement climatique. Ce dernier amplifie un milieu géographique déjà difficile et contraignant. L’Euphrate, le Tigre et le Jourdain sont en cours de dessèchement, Istanbul et Le Caire sont des villes menacées par la montée des eaux et plusieurs pays sont localisés sur la trajectoire de tempêtes de sable et de poussière. Le Moyen-Orient est en effet l’une des régions du monde où se croisent à la fois une forte vulnérabilité climatique et une forte conflictualité.

À l’échelle mondiale, le Moyen-Orient et l’Asie centrale connaissent l’augmentation la plus rapide de l’occurrence des risques climatiques. Les épisodes de températures extrêmes sont plus nombreux en Iran, au Koweït et en Irak notamment. En moyenne, la température maximale pendant les jours les plus chauds atteint environ 43°C. Le scénario RCP 8.5 (« Business as usual ») du GIEC estime que cette température maximale pourrait atteindre les 46° d’ici 2050 et les 50° d’ici la fin du siècle. Dans un scénario « plus optimiste », dans lequel les émissions mondiales de gaz à effet de serre diminueraient fortement, les températures annuelles moyennes dépasseraient les 30° dans la moitié des pays de la région (Moyen-Orient et Asie centrale inclus). Mais ce dernier scénario est devenu totalement improbable. En effet, les températures et les phénomènes extrêmes à travers la planète ne feront que s’amplifier.

A l’autre bout du monde, pour la première fois, des moustiques ont été découverts à l’état sauvage en Islande, jusque-là considérée comme l’un des derniers refuges sans ces insectes. Une présence inédite qui interroge sur l’impact concret du réchauffement climatique dans les zones jusqu’alors épargnées. Longtemps considérée comme un bastion naturel contre les moustiques, l’Islande vient de perdre ce statut. Pour la première fois, trois spécimens ont été découverts à l’état sauvage dans la région de Kjós, à quelques kilomètres au nord de Reykjavik. Ce repérage alerte la communauté scientifique sur l’évolution rapide des écosystèmes en zone arctique. Il intervient alors que l’Islande connaît un réchauffement quatre fois plus rapide que la moyenne de l’hémisphère nord, selon les données du réseau World Weather Attribution [1].

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 [1] « Climate change drives record-breaking heat in Iceland and Greenland challenging cold adapted ecosystems and societies. » 11 June, 2025 – Heatwave Arctic, Europe. In late May, Iceland and Greenland saw record-breaking heat. » https://www.worldweatherattribution.org/climate-change-drives-record-breaking-heat-in-iceland-and-greenland-challenging-cold-adapted-ecosystems-and-societies/

Lire la suite le 1er janvier 2026.